jeudi 31 mai 2012

San Pedro Di Atacama - Oruro / Lipez del Sur y Salar de Uyuni

Après une longue période d'absence, éloignés de toutes technologies et civilisations dans les hautes altitudes du Sud de la Bolivie, nous voila de retour avec un post copieux.


Autour de San Pedro Di Atacama

Avant la longue et éprouvante traversée du Sud Lipez, on prend 2 jours de repos à San Pedro pour faire le plein de forces et on en profite pour visiter les curiosités du désert d'Atacama :


Lueurs du soleil couchant sur la Vallée de Luna




On enlève toutes nos saccoches pour ... une planche de surf !
Et on slide sur la grosse dune de la Vallée de la Muerte.
Glisse difficile, chutes garanties et sable plein les orifices !


Geysers del Tatio :
zone hydrothermale, proche de volcans actifs,
la vapeur d'eau sous pression se condense à l'aube.


Eglise d'un village authentique, murs en terre et toit en paille.



Traversée du Sud Lipez

Profil de la traversée

Jour 0 : Préparatifs et départ
Notre topo prévoit 8 à 10 jours pour faire la traversée, sans aucun point de ravitaillement en nourriture. On fait le plein de nourriture pour 10j d'autonomie :

pour les petits- déjeuners :
- 4kg d'avoine
- lait en poudre
- 1kg de sucre
- 1,5kg de fruits secs (amandes, raisins et noix)

pour les déjeuners :
- 4kg de petits pains ronds pas fameux mais qui ne sèchent pas !
- 7 boites de thon à l'huile
- 4 boites de paté

pour les gouters :
- 1 boite de 36 biscuits dense avec une
fine couche de dulce de leche au centre (environ 3 à 4 kg).

pour les dinners :
- 4,5 kg de pates
- 3 kg de quinoa
- 2,8 kg de sauce tomate
- cubes pour bouillon Maggie
- soupes à la viande

pour les boisson :
- nombreux points d'eau à purifier.
  On prévoit au maximum 8L de récipients par personne.
- zucos, poudre fruitée et vitaminée

On part donc avec des vélos pesant de 40 à 45 kg !

 Une petite heure de route sur la longue ligne droite d'asphalte avant le col


 Derniere Vue sur San Pedro
Jour 1 : Alto Cajòn
1800 m de dénivelé en 25 km ... Pente moyenne à 7%. On ne roule pas à plus de 7 km/h. Certains camions très chargés en partance pour l'Argentine ont du mal à nous doubler, ils avancent à 11km/h. Pour nous, ce sera la journée des dons. Au pieds du col, un van Bolivien descendant se déporte pour nous donner 2 paquets de feuilles de coca, ultra consommées en Bolivie et réputées pour couper la faim et apaiser le mal de l'altitude. Au milieu du col, un couple d'américains arretés sur le bord de la route prends pitié de nous et nous offre une demi tablette de chocolat au daim. Ils veulent aussi nous donner un bidon de 5L d'eau, mais on leur fait comprendre qu'on est assez chargés ... Enfin, proche du col, un camping car de Suisses s'arrete pour nous proposer de boire un thé au chaud, sans refus !
Avec tous ces arrets, on arrive au poste de frontiere Bolivien peu avant la tombée de la nuit, il fait déjà -4 degrés. Ils nous suggerent de continuer jusqu'au refuge de la laguna Bianca. On suit leur conseil et passent 20 min durs, sur une piste sableuse, avec des ornieres dans le froid et la nuit. Thomas tombe 2 fois de suite. On passe la nuit dans le refuge.

 Juste après l'Alto, derniers tours de roue au Chili

Jour 2 : Lagunas Bianca et Verde
Thomas a vomit toute la nuit et peu dormi. Apres un bon porridge, on decide quand meme de partir. Les tours de pédales sont durs avec l'altitude en plus. 10 km plus loin, on décide de s'arreter, plantant la tente a l'abris du vent dans des ruines. L'après midi, pendant que Thomas se repose, Baptiste essaye de capturer le plus bel envol de flamants roses sur la Laguna Bianca. Le soir, voulant faire cuire les pates, le réchaud s'éteint l'eau a peine chaude. On mangera froid ! Départ de la traversée difficile ...

 La Laguna Bianca, gelée

Le volcan Licancabur (5916 m) surplombant la Laguna Verde



   Ruines, bon abris contre le vent                                Précipitations de sel,
                                                                                     aux bord de la Laguna Bianca


Et... l'envol de flamants roses

Jour 3 : Laguna Chaliviri
Le matin, au réveil, il fait -7 degrés dans la tente avec toute la chaleur qu'on dégage. On vous laisse imaginer la température extérieure... La veille, le gérant du refuge de la Laguna Bianca prétendait qu'il gèle la nuit à -25 degrés... On ne s'est pas levé pour vérifier ! Mais Thomas va mieux, et c'est parti pour affronter les plus hautes altitudes de tout le voyage, tout en sinuant entre lagunes et sculptures de roche dans ce désert d'altitude.  


Thomas au top ! Col à 4670m

En contre-bas du col, le Desierto de Dali se dévoile, amas de grès éparses sur un sable fin et clair 

La Laguna Chaliviri en arrière plan, on monte vers les haut plateaux

Panneau se fondant dans le paysage pour seule indication...

Préchauffage du réchaud lors de notre nuit la plus haute, 4791m

Jour 4 : Laguna Colorado
On poursuit l'ascension jusqu'a 4920 m. Au loin, les fumées des geysers sortent du sol, odeurs souffrées. On reste sur le plateau pendant une vingtaine de kilometres, autour de 4900 m d'altitude. Le paysage s'ouvre alors et les lueurs rouges orangées de la Laguna Colorado apparaissent. Une longue descente nous permet de rejoindre le sud du Lac. De là, une piste très ondulée avec des parties profondément ensablées nous obligent a pousser les vélos par parties pour contourner le lac et rejoindre le refugio, ou l'on passera la nuit. Baptiste a de grosse douleurs au ventre, et se couche tot (chacun son tour !).


Quelques vagues indications...                             et les chemins pierreux, ça secout !




Thomas poussant son vélo sur les chemins ondulés, et sableux qui contourne la stupéfiante Laguna Colorado


Les nombreux flamants roses au bord du lac

Jour 5 : Arbola di Piedra
Différents amas rocheux jonchent le bord de la piste. Le dernier est spectaculaire et se termine par l'arbre de pierre. On poursuit avec un vent de face violent pendant 10 km, puis on pousse nos vélos sur une piste sableuse et cabossée, avant de dormir en contrebas du refugio Del Desierto, détour possible de 2km et point d'eau qu'on ne fera pas.


Panneau étrange au bord de la route,
ou art moderne du désert ...
On ne doit pas encore suffisament etre imprégné de la culture
bolivienne pour comprendre leurs indications !

L'Arbola de Piedra et les blocs de grès environnants

Derrière un des blocs, une petite cabane de pierre se cache.
Environ 10 m carrés, un petit enfant ouvre la porte à Baptiste.
Dans la cabane, un homme alongé sur un lit, un autre enfant et une moto remplisse l'espace.
L'homme dit à Baptiste habiter ici toute l'année.
Famille du désert, vivant loin de toute vie, meme végétale.

Jour 6 : Laguna Hedionda
On perd 500 m d'altitude. Au début, raide descente dans un canyon, qui se poursuit sur un replat sableu et se temine par un long champs aux traces de 4x4 parallèles. On sinue ensuite entre les différentes lagunes : Honda, Chiar Khota, Hedionda et Cañapa.


Le Sud Lipez, c'est aussi ça !
De nombreux touristes choisissent de faire la traversée en 4x4,
évitant ainsi de pousser le vélo dans le sable !

Longue fin de descente (trouverez vous Charlie a vélo ?) avant de rejoindre les lagunes, dont la plus grande, la Laguna Hedionda avec le drapeau bolivien flottant, aux couleurs de l'armée (rouge) des mines (jaune) et de l'agriculture (vert). 

Jour 7 : Salar de Chiguana et San Juan de Rosario

On poursuit notre descente jusqu'a 3700 m, rejoignant le Salar de Chiguana. Ensuite, long plat bien roulant jusqu'aux abords de San Juan de Rosario, destination finale de notre traversée.

Approchant une route nationale, nouveau panneau d'indication a 3 directions,
aussi blanches les unes que les autres ...


Les vélos ont subit autant que nos fesses les ondulations des pistes durant toute la traversée !
Réparage de rayon express



A l'approche du Salar, le sable est profond



Le salar, plat, lisse et blanc.
Seulement quelques mousses survivent en ce milieu salin


Chiguana, village militaire du désert.
Mi chateau fort moyen ageux, mi bunkers de la seconde guerre mondiale !!!
Un militaire prend soigneusement nos coordonnées,
provenance et destination sur son petit carnet !


San Juan de Rosario sait se faire désirer.
On retrouve une piste tres ondulée aux abords de la ville,
qui freine brutalement notre progression après le Salar.




Salar de Uyuni

A l'approche du Salar, de nombreuses familles de paysans épandent
les graines de quinoa sur le sol pour les faire sécher.



Entrée du Salar sur une longue digue caillouteuse


Cette année, les précipitations lors de la saison des pluies de janvier à mars ont été particulièrement intense.
Le Salar est encore en train de s'assécher. Une couche d'eau de 10 a plus de 50 cms est présente tout autour. A quelques jours prets, nous n'aurions pas pu traverser le Salar du Sud au Nord !


Bivouac sur le sel, juste au bord de l'eau.
De nombreux 4x4 s'arretent le soir pour nous demander si on est bien sur de vouloir dormir là,
car la nuit, il fait froid !

Justement, cette nuit la, en sortant pour uriner, on s'est cru projetté dans l'espace,
des étoiles sur la tete et sous les pieds... Ambiance surréaliste.

Le lendemain, traversée de la partie innondée, 2 à 3 km avec 10 cms d'eau.


Equilibre précaire !

Progression lente,
 sur sol rugeux en "coquilles d'oeuf",
sous soleil de plomb.


Tel des marins sur cette surface limpide sans relief, on s'oriente avec les points lointains.
L'ile Incahuasi au centre du salar qui apparait après quelques kilometres
de route sur le salar nous sert de direction.
De meme, le volcan Tunupa surplombant le salar
du haut de ces 5432 m  indique le nord.



L'ile, petit havre de paix au milieu de cette mer de sel aride, est recouverte de Cactus.
Certains sont milénaires, dépassant 10m de haut.


Cactus érigé vers la lune


La partie nord du salar est plus humide.
Les formes géométriques de dessication sont en cour de formation,
les contours étant pleins d'eau.


Cote à cote, doucement mais surement...


Le sel s'est projetté et collé sur nos vélos, particulierement sur celui de Baptiste, sans "garde-sel".
A l'approche du littoral nord du salar, la profondeur d'eau devient importante, plusieurs dizaines de cms...
Les montagnes se reflètent, symetrie parfaite.


Au sortir du salar, après quelques passages dans des zones marécageuses,
les lamas nous acceuillent sur une belle prairie rase


A la base du volcan Tunupa, le blanc du sel scintille au loin

1 jour au nord du salar, un gros cratère météoritique sert d'oasis aux lamas du désert

On a retrouvé la Grande Ours, Mais a l'envers !
On progresse bien vers le nord, mais on est encore au sud de l'équateur géographique ...